Lumière bleue : Que dit la science ?
"Le gouvernement français semble confirmer la nocivité de la lumière bleue... Alors que l'université de Melbourne semble affirmer l'inverse".
"La lumière est-elle vraiment nocive, que dit réellement la science ?"
"Est-ce qu'on nous prend pour des pigeons ?"
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L'équipe Horus X a reçu des questions dans le cadre du tournage d'une émission pour la RTBF. On en a profite pour vous livrer nos réponses ci-dessous !
Introduction : les essentiels
Il existe de très nombreux discours et informations sur la lumière bleue. Certaines marques jouent malheureusement la carte du stress et de l’alarmisme.
On estime au contraire qu’il est important d’être transparents et pragmatiques, afin d’informer au mieux les utilisateurs d’écrans sur la réalité de la lumière bleue afin d’optimiser au mieux leur bien-être.
La lumière bleue peut être nocive pour la rétine dans certaines situations (Exposition pour certaines populations sensibles comme les enfants dont le cristallin n’est pas encore complètement formé, ou alors dans le cadre d'utilisation de certains objets comme des lampes torches de forte intensité).
Néanmoins, de manière générale la lumière bleue provenant des écrans et des éclairages à LED ne semble pas être nocive pour la rétine des adultes en bonne santé, sur une exposition courte.
La question de l’exposition chronique (long terme) est quant à elle encore étudiée, puisque malgré les doutes exprimés par de nombreuses revues scientifiques, nous manquons encore de recul pour estimer le risque réel.
L’impact de la lumière bleue sur le sommeil et les rythmes circadiens est quant à lui avéré, ce qui pourrait avoir des conséquences plus importantes à long terme lorsqu’on connaît la corrélation entre un sommeil de qualité et une bonne santé, ou à l’inverse un sommeil détérioré et certaines pathologies. Les conséquences sont d’autant plus préoccupantes que l’exposition à la lumière bleue des écrans et de l’éclairage est devenue une composante constante de nos journées.
Les personnes exposées aux écrans, qui souhaitent diminuer l’impact de la lumière bleue sur leur sommeil ou leur bien-être, font face à une myriade de solutions, parfois opaques quant à la qualité de leur filtration.
Certaines sont inefficaces à cause de leur filtration trop limitée (les écrans qui se disent limiter la lumière bleue, ou certaines lunettes peu filtrantes), d’autres filtrent de manière plus probante mais cela dépend grandement des marques (certaines lunettes anti lumière bleue, ou les logiciels installés sur certains écrans d’ordinateur ou téléphone).
Le filtration de la lumière bleue doit néanmoins faire partie d’une approche globale et positive, qui ne devrait pas être source de stress comme certaines marques ont tendance à communiquer.
A titre personnel, les fondateurs sont tous les 3 passionnés d’optimisation du “bien-être”. Nous tentons de suivre au mieux de nombreuses composantes de nos vies & notre santé, nous "trackons" notre sommeil et nos activités sportives, nous suivons notre alimentation (avec une attention particulière à l’impact de la glycémie) sur notre sommeil et notre santé.
Construire une marque de lunettes prenant soin de notre bien-être et de notre sommeil était une évidence pour nous.
Les gamers sont malheureusement une population particulièrement impactée, avec de grands écrans très lumineux, de nombreuses sources lumineuses à LED (comme les éclairages, souris & claviers), notamment par une utilisation intensive sur de longues heures, et de surcroît la nuit.
C’est une des raisons pour lesquelles nous nous sommes spécialisés sur les lunettes gaming avec la marque Horus X.
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Question 1
- Ici, j’ai un article du gouvernement français qui confirme un effet des lumières bleues ont un effet toxique sur la rétine.
- Ici j’ai un article de l’université de Melbourne qui nous dit que les lunettes anti lumières bleues ne servent à rienCe sont deux sources à priori fiables...
Alors qui croire ? Que dit la science aujourd’hui ?
Sur la “phototoxicité” (nocivité pour la rétine) de la lumière bleue
Dans les communications du ministère français de la santé, il est en effet énoncé que la “lumière bleue” peut avoir un effet phototoxique pour la rétine. Le ministère fait référence notamment au rapport(1) de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), qui explique que la lumière riche en bleu peut engendrer un risque pour la rétine dans le cadre de certaines expositions.
Il existe néanmoins plusieurs sources possibles de lumière bleue, celle émise par les écrans n’étant pas la seule étudiée par le rapport de l’ANSES et les revues scientifiques. Il est donc important de distinguer l’intensité, la durée d’exposition, et surtout l’origine de la source de lumière bleue, pour juger de la toxicité ou non pour l'œil 👇
A/ Exposition courte à la lumière bleue provenant des écrans digitaux
L’intensité de la lumière émise par les écrans digitaux est relativement basse, une exposition courte ne présente donc pas de risque de nocivité pour l'œil.
B/ Exposition courte à d’autres sources de lumière bleue
L’effet phototoxique énoncé par le rapport et les communications du ministère de la santé concerne plutôt les dispositifs lumineux classés dans le groupe de risque 2, tels que les lampes-torches, les lampes frontales, certains jouets ou les phares automobiles. Le risque de pathologies oculaires lié à l'exposition à ces dispositifs est augmenté, en particulier pour les populations sensibles. La problématique liée à ces sources lumineuses est surtout corrélée à l’intensité lumineuse qui pourrait être trop élevée (ce qui ne semble donc pas être le cas des écrans), et qui engendrerait un risque pour la rétine même sur des expositions relativement courtes.
C/ Exposition chronique/long terme, à la lumière bleue - toute source confondue
L'exposition chronique (pendant plusieurs années) de la rétine à une lumière riche en bleu est avérée contribuer à la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA)(2).
Par exemple, Dora Adamopoulos (Eye doctor and medical advisor to the Vision Council), explique : “a great deal of research is currently underway to determine its precise impact on the eyes and vision. One thing is certain: the blue-violet spectrum (415-455 nm) is particularly harmful(3). It penetrates deeply and causes photochemical reactions likely to damage retinal cells, with a cumulative effect. The retina cannot be replaced; its alteration therefore leaves the eye vulnerable to harmful light and environmental factors, thereby increasing the risk of early development of ophthalmic disorders, such as AMD"(4)
Ces conclusions se basent néanmoins sur des études épidémiologiques prenant en compte l'exposition à la lumière solaire, avec une intensité et des caractéristiques très différentes de celle de la lumière bleue émise par les écrans digitaux.
Même si de nombreuses recherches évoquent un risque potentiel, dans la littérature scientifique aucun consensus clair n’est établi sur la phototoxicité dans le cadre d’une exposition chronique à la lumière bleue spécifique des écrans. Le rapport de l’ANSES n’émet pas non plus d’avis ferme par manque de recul. “En raison du manque de données sur les effets chroniques d'une exposition à faibles doses de lumière froide (par exemple, à partir d'écrans), le niveau de risque associé à une exposition chronique aux LED riches en bleu ne peut être encore évalué à ce jour.”
D/ Conclusion
- Il semblerait que la lumière émise par les écrans digitaux ne soit pas assez intense pour présenter une phototoxicité à court terme pour la rétine.
- Plusieurs études mettent en avant un lien possible entre l’exposition chronique à la lumière bleue et la DMLA, mais le rapport de l’ANSES et un certain nombre d’études sont plus conservatrices sur le sujet et ne se positionnent pas pour le moment.
Il est important également de noter qu’au-delà de la dose phototoxique reçue, le moment de l'exposition joue un rôle crucial, avec des études montrant une vulnérabilité accrue de la rétine à la phototoxicité pendant la nuit, en raison des rythmes journaliers de photosensibilité et des perturbations de l'horloge rétinienne.👇
Impact de la lumière bleue des écrans sur notre santé
Au-delà de l’impact spécifique de la lumière bleue des écrans pour la rétine, il paraît important de considérer ses conséquences pour notre corps.
En effet, il existe un impact avéré de la lumière bleue des écrans sur les rythmes circadiens(5)(6) (Un rythme circadien est un rythme biologique, d’environ 24 heures, comme par exemple le rythme veille-sommeil).
Les résultats de plusieurs études expérimentales [Chang et al. (2012) / Rahmann et al. (2017a) / Gronfier et al. (2004) / Rimmer et al. (2000)](7) menées chez l’Homme, au cours desquelles les personnes étaient soumises à des lumières riches en bleu issues d’éclairages artificiels ou d’écrans (ordinateurs, téléphones, tablettes, …) convergent et indiquent que la synthèse nocturne de mélatonine (hormone du sommeil) est retardée ou inhibée par une exposition, même très faible, à de la lumière riche en bleu.
Compte tenu des éléments de preuve suffisants apportés par les études réalisées chez l’Homme, la perturbation des rythmes circadiens induite par l’exposition à une lumière riche en bleu en soirée ou la nuit est considérée comme avérée(8).
L’impact sur la mélatonine est lié directement à la facilité d'endormissement et la qualité du sommeil, et serait susceptible d’avoir un impact sur les fonctions cognitives.
Ces effets sont attestés depuis plusieurs années, avec un consensus scientifique aujourd’hui établi et reconnu par des entités comme l’ANSES.
La recherche scientifique des dernières années met de plus en plus en avant l’importance du sommeil sur notre santé, et un impact à court terme, ou chronique, peut avoir des effets sur notre bien-être, ou au contraire sur notre santé (un manque de sommeil étant lié à un risque accru d’insulinorésistance(9), de diabète, de maladies neurodégénératives comme Alzheimer (10)(11), …).
(Le lien entre problèmes de sommeil et risques accrus pour la santé est prouvé, mais aujourd’hui il n’y a pas d’effet démontré entre la lumière bleue digitale et les risques cités ci-dessus.)
Néanmoins, les rythmes circadiens et le sommeil font partie des mécanismes les plus importants pour notre corps et notre santé, cet impact négatif de la lumière bleue des écrans sur notre sommeil est donc important et préoccupant.
C’est dans cette optique que nous nous plaçons, afin de permettre au plus grand nombre d’utilisateurs d’écrans, gamers comme professionnels, de filtrer au maximum la lumière bleue de leurs écrans afin de diminuer les effets négatifs potentiels.
En revanche, il nous paraît également important de ne pas tomber dans un alarmisme grossier. Certaines marques n’hésitent pas à sortir la carte du risque de “dépression sévère, de troubles bipolaires, d’anxiété et, dans les cas les plus graves, de syndrome de stress post-traumatique”. Ce discours n’est pas complètement infondé, mais il est souvent exagéré et stressant, sans compter qu’il aura tendance à discréditer le discours autour de la lumière bleue.
Le sujet est sérieux, et il existe un impact potentiellement important sur notre bien-être, mais il ne faut pas non plus avoir peur des écrans. Une exposition non déraisonnable de quelques minutes par jour, même le soir, ne va pas provoquer de risques considérables sur notre santé.
La filtration de la lumière bleue est un geste à considérer pour améliorer notre bien-être, sur le long terme, et cela s’inscrit dans une démarche générale de diminution des écrans, de diminution du stress, de bonne nutrition & hydratation, ainsi que d’attention à l’optimisation de notre sommeil et notre santé.
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Question 2On a parlé de différentes solutions pour protéger nos yeux des écrans et des lumières bleues. Est-ce qu’elles vous semblent efficaces ? Ou on nous prend pour des ienclis ?
- Les solutions des écrans
- Les logiciels
- Les lunettes
Sur les solutions du marché (et leur étude), pour filtrer la lumière bleue.
Certaines études, comme celle de Melbourne mais également le rapport de l’ANSES, mettent en évidence une grande disparité d’efficacité entre les différents moyens de filtration de la lumière bleue (notamment concernant les lunettes).
Il est important de noter que selon le rapport de l’ANSES :
- Aucune efficacité n’a été démontrée sur les écrans qui prétendent limiter l’émission de lumière bleue.
- La réduction de la température de couleur (blanc chaud) et de la luminosité des écrans a montré une certaine diminution dans la quantité de lumière bleue émise (exemple : logiciel F.lux)
- En ce qui concerne la filtration des “verres traités”, il y a de très grosses différences d’efficacité entre les verres d’opticiens et les verres conçus spécialement pour filtrer la lumière bleue des écrans, ainsi qu’entre les différentes marques. Les lunettes spécifiques contre la lumière bleue ont en général une efficacité de filtrage plus importante que les verres ophtalmiques traités : “Ces lunettes jaune-orangé filtrent entre 28 % et 59 % (selon les modèles testés) des rayonnements bleus phototoxiques émis par les éclairages et les écrans LED, contre 7 % à 12 % pour des verres ophtalmiques traités)".
> À titre de comparaison, notre verre ambré (Technologie Plasma® brevetée) filtre plus de 83% sur le spectre 380-500nm.
Certaines études scientifiques, dont celle de Melbourne, indiquent :
- Ne pas avoir constaté d’effet positif sur la rétine (ce qui est déjà identifié dans la littérature puisque le risque de nocivité est faible voire nul)
- Ne pas pouvoir conclure sur un effet potentiel des lunettes anti lumière bleue sur la qualité du sommeil. Il ne s’agit pas d’un avis opposé à ce constat, mais d’un avis qui énonce ne pas avoir assez d’éléments pour conclure à un lien positif.
>> Notons également que la disparité entre les filtrations des lunettes testées impacte fortement les résultats. “Potential effects on sleep quality were also indeterminate, with included trials reporting mixed outcomes among heterogeneous study populations (...) It’s also worth bearing in mind that blue-light filtering lenses typically filter out about 10-25% of blue light, depending on the specific product. Filtering out higher levels of blue light would require the lenses to have an obvious amber tint, which would have a substantial effect on colour perception(12)” - En conclusion, l’étude statue essentiellement que les études sont encore indécises sur l’effet positif ou non des verres traités contre la lumière bleue, et que les lunettes anti lumière possèdent des caractéristiques de filtration très différentes d’un modèle à l’autre.
- D’autres études mettent en avant des effets positifs de certaines lunettes anti lumière bleue “However, there have been some previous clinical studies that demonstrate that BB spectacle lenses can reduce the symptoms of eye strain in individuals who use digital devices (Ide et al., 2015; Lin et al., 2017). BB lenses may also improve sleep quality if the user wears them at night (Lawrenson et al., 2017; Esaki et al., 2020)(13).”
- D’ailleurs, selon l’ANSES “le port des lunettes filtrantes augmente la qualité et la quantité du sommeil, et la concentration de mélatonine(14)”
En conclusion, les verres anti lumière bleue d’opticiens offrent souvent une efficacité beaucoup trop limitée, et les verres traités spécifiquement par les marques de lunettes anti lumière bleue ne sont pas tous au même niveau de filtration.
Il est important de noter que les verres testés dans ces études semblent souvent une filtration trop faible pour apporter un effet significatif, amenant donc des conclusions logiques sur cette typologie de produits dans certaines études !
Il s’agit également ici d’un problème réglementaire, puisqu’aucune norme ne vient encadrer de manière spécifique les taux de filtrations minimum que les lunettes devraient offrir dans ce cadre d’utilisation. Chaque marque (dont nous faisons partie) est donc libre de traiter ses verres comme elle le souhaite, notamment pour les lunettes sans correction.
C’est l’un des problèmes que nous avions identifiés lorsque nous avons décidé de créer notre propre marque en 2017 : les acteurs du marché possèdent des filtrations souvent beaucoup trop faibles pour avoir un réel impact.
C’est sur ce point que nos produits se distinguent, puisque nous apportons des filtrations brevetées plus importantes que les autres acteurs du marché (tests en laboratoire à l’appui).
En général, nous recommandons d’utiliser plusieurs moyens de filtrations de la lumière bleue.
🫶Le traitement par logiciel comme F.lux est un bon compromis facile et efficace pour diminuer l’intensité de la lumière de son écran d’ordinateur, et changer la colorimétrie de l’écran vers le jaune / orangé (Notre équipe a d’ailleurs installé ce logiciel).
Néanmoins cette solution est parfois limitée, le port des lunettes étant complémentaire. Porter des lunettes permettra :
- De filtrer toutes les sources lumineuses, comme la TV qui ne possède généralement pas de filtre logiciel.
- L’éclairage ambiant (presque systématiquement à LED aujourd'hui)
- Les autres sources lumineuses à LED comme les souris ou claviers souvent rétroéclairés pour les gamers.
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QUESTION 3
On voit qu’il est possible de mettre un traitement anti-lumière bleue sur des lunettes de vue, qu’on porterait tout le temps. Est-ce que ce n’est pas risqué de bloquer la lumière bleue, même naturelle ?
La lumière est en effet un élément primordial au calibrage de nos rythmes circadiens. La lumière bleue naturelle du soleil est cruciale dès le matin afin de permettre à notre corps d’être pleinement éveillé et alerte.
🌞Il est régulièrement recommandé(15) de s’exposer à la lumière du soleil dès le réveil afin notamment de supprimer la production de mélatonine et augmenter le taux de cortisol (important au réveil malgré l’association qu’on en fait régulièrement avec le stress).
L’exposition au soleil dès les premières heures du réveil améliore l’humeur et les fonctions cognitives, mais améliore également l’endormissement de fin de journée grâce à un meilleur calibrage de la production de mélatonine le soir (sauf si nous nous exposons à la lumière bleue en soirée comme on l’a vu plus haut).
Donc en effet, avec une filtration de la lumière bleue dans les premières heures de la journée on supprime l’effet positif de l’exposition à la lumière du soleil notamment via la lumière bleue. Il est donc important de ne pas filtrer cette lumière !
Néanmoins, comme mentionné précédemment, le traitement anti lumière bleue des lunettes de vue est en général assez peu filtrant, n’impliquant donc pas de vrai impact négatif en matinée (ni vraiment positif en soirée puisque là aussi peu filtrant)
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QUESTION 4
Voici une vidéo qui nous montre que certaines lunettes ne bloquent pas vraiment les lumières bleues. Comment on fait pour savoir lesquelles fonctionnent vraiment ?
Il est difficile de savoir quelles sont les lunettes qui bloquent vraiment la lumière bleue. De manière générale, plusieurs indices permettent d’identifier que le verre est traité contre la lumière bleue :
- La présence d’un reflet bleuté sur les verres.
L’anti reflet n’est en général pas signe que le verre est traité dans sa conception même puisqu’il s’agit d’un traitement de surface, mais c’est un premier indice. En général, les verres d’opticiens ne sont d’ailleurs traités qu’en surface contre la lumière bleue (d’où un certain manque d’efficacité) - La présence d’une coloration plus ou moins prononcée du verre, allant du gris au rouge en passant par les couleurs jaune ou orange. La teinte du verre dépend grandement des marques et de leur traitement, mais de manière générale plus un verre est foncé, plus il filtre la lumière et donc plus il aura de chance d’avoir une filtration élevée. Néanmoins, selon les technologies de traitement et les marques, il peut y avoir une différence notable entre deux teintes a priori équivalentes.
La meilleure façon de connaître la réelle filtration d’un verre est de demander au fabricant les taux de filtration sur les différents spectres de la lumière bleue. Une marque sérieuse aura réalisé les tests pour répondre à la question, d’autres marques n’auront pas forcément envie de communiquer sur ces chiffres là, ce qui peut en dire un peu plus sur le sérieux de leur produit.
En ce qui concerne la vidéo, difficile de vraiment se positionner , mais on peut noter :
- Comme on a pu le voir précédemment, les filtres anti lumière bleue des lunettes avec correction sont souvent des revêtements de surface avec une efficacité globale très limitée
- Le petit gadget avec un stylo et une carte n’est pas un bon gage de qualité. En général vendus en accompagnement de certains produits bas de gamme, ces stylos émettent en réalité en général une lumière proche du spectre UV. La plupart des lunettes du marché sont aujourd’hui anti UV à 100%, ce test n'amène donc pas beaucoup d'informations.
- La vidéo est très incomplète, et les conclusions sont hâtives et faciles, comme en expliquant que “ça ne marche pas” quand on voit que le pic de 450nm n’est pas diminué. Le discours manque de nuances et d'explications (normal avec le format TikTok…). Il existe en effet un pic de lumière émise à 450nm pour la lumière des LED, mais on pourrait par exemple débattre de savoir si c’est le plus nocif. Déclarer qu’elle est efficace demanderait tout de même de qualifier sur quel critère.
La lumière bleue des LED est composée de plusieurs spectres, chacun ayant une composante utile ou préoccupante, selon différents types de critères (durée d’exposition, intensité lumineuse, moment d’exposition dans la journée) : - Une exposition au spectre 380-400nm, que cette lunette filtre sans doute à 100%, ne possède pas la même problématique (impact potentiel (?) à long terme lié à une intensité de la lumière plus énergétique sur ce spectre avec des ondes courtes)...
- ....qu’une exposition à une lumière autour des 450nm (pic de lumière bleue à LED, moins énergétique mais en plus grande quantité)...
- ...ni même qu’une exposition sur le spectre 450-500nm (lié à la production de mélatonine, et donc exposition à éviter en soirée mais importante en début de journée).
- Ce n’est qu’un exemple, mais cela montre encore que le discours sur la lumière bleue est souvent réducteur et pas toujours fondé sur des argumentaires sérieux.
QUESTION 5
Si vous deviez nous donner quelques conseils pour protéger nos yeux, ce serait quoi ?
Attention pour les enfants et adultes jusqu'à 25 ans ?
Est-ce que tous ces filtres, ce n’est pas masquer le problème qui est qu’on utilise trop les écrans et parfois à des mauvais moments ?
Paradoxalement chez Horus X, malgré nos produits filtrant la anti lumière bleue, une de nos missions est de permettre à notre audience de retrouver leur équilibre en s'échappant du monde virtuel.
On consacre beaucoup de temps aux recherches sur le sujet, et on a d'ailleurs publié un dossier sur le temps d'écran recommandé par âge : autant dire que la moyenne est loin d'être respectée ! Et on comprend pourquoi.
Les écrans sont addictifs en eux-mêmes, et une armée d'ingénieurs conçoivent des algorithmes toujours plus puissants pour nous rendre encore plus accros. En somme, nous n'avons presque aucune chance de diminuer notre consommation d'écrans si on ne met pas en place des gardes fous sérieux.
Dans l’équipe, certains membres utilisent par exemple l’application “Bien-être numérique” sur Android, afin de limiter le temps passé sur certaines applications (comme instagram par exemple).
Il faut aussi être réalistes, car on peut difficilement aujourd'hui complètement bannir les écrans de nos vies. Voici nos recommandations :
- Pas d’écrans avant 3 ans (impact sur le développement cognitif)
- 1h par jour jusqu'à 6 ans,
- 1 à 2h par jour jusqu'à 12 ans, avec supervision parentale
- 2 à 4h par jour pour les adolescents
En ce qui concerne les adultes et les séniors, on conseille de réduire l’exposition à des limites raisonnables.
Privilégier la lecture après une certaine heure peut être une bonne pratique = Viser au minimum 1h sans écran avant de se coucher nous paraît un bon objectif (cela vaut également pour le téléphone !).
En complément, nous conseillons de diminuer l’intensité lumineuse chez soi, en tamisant un peu plus l’ambiance et en évitant les lumières intenses, surtout celles qui sont très blanches ou bleutées (en privilégiant les lumières orangées).
Par ailleurs, même si nous ne l’avons pas vraiment évoqué plus tôt, une des problématiques liées aux écrans est le fait de fixer un objet fixe proche du visage pendant de longues minutes ou longues heures, notamment pour les personnes travaillant toute la journée sur ordinateur. Dans ce cadre là, le bien-être passe également par la déconnexion des écrans lorsque cela est possible.
Nos recommandations :
- Privilégier les appels téléphoniques aux visioconférences, et en profiter pour discuter en marchant. Cela permet au corps d’être actif, tout en étant plus performant cognitivement. Cela permet également de se reposer les yeux.
- Lorsqu’on travaille sur écran pendant de longues périodes, respecter la règle des 20/20/20. Cela consiste à tourner les yeux vers un objet situé à 20 pieds (soit 6 mètres) pendant au moins 20 secondes, toutes les 20 minutes, permettant ainsi de diminuer la fatigue visuelle.
Et dans tous les cas, le port de lunettes anti lumière bleue est un plus, surtout en soirée, car peu importe si vous utilisez un écran ou non, il y a de fortes chances que vous passiez du temps éclairé par des LEDs.
Stéphane GUYOT
Co-fondateur Horus X
Références
- Effets sur la santé humaine et sur l’environnement (faune et flore) des diodes électroluminescentes (LED) Avis de l’Anses Rapports d’expertise collective Avril 2019 - Édition scientifique
- ibid.
- Arnault, E., Barrau, C. et al. Phototoxic action spectrum on a retinal pigment epithelium model of Age-related Macular Degeneration exposed to sunlight normalized conditions. PlosOne, 2013; 8(8), http://journals.plos.org/ plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0071398
- Points de Vue - International Review of Ophthalmic Optics Special Edition - Collection of articles from 2011 to 2015
- Brainard GC, Hanifin JP, Greeson JM, Byrne B, Glickman G, Gerner E, Rollag MD [2001]. Action spectrum for melatonin regulation in humans: evidence for a novel circadian photoreceptor. J Neurosci 21(16):6405-6412.
- Thapan K, Arendt J, Skene DJ [2001]. An action spectrum for melatonin suppression: evidence for a novel non-rod, non-cone photoreceptor system in humans. J Physiol 535(Pt 1):261-267.
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> Rahman, Shadab A., Melissa A. St Hilaire, Anne-Marie Chang, Nayantara Santhi, Jeanne F. Duffy, Richard E. Kronauer, Charles A. Czeisler, Steven W. Lockley, et Elizabeth B. Klerman. 2017. « Circadian Phase Resetting by a Single Short-Duration Light Exposure ». JCI Insight 2 (7): e89494. https://doi.org/10.1172/jci.insight.89494
> Gronfier, Claude, Kenneth P. Wright, Richard E. Kronauer, Megan E. Jewett, et Charles A. Czeisler. 2004. « Efficacy of a Single Sequence of Intermittent Bright Light Pulses for Delaying Circadian Phase in Humans ». American Journal of Physiology. Endocrinology and Metabolism 287 (1): E174-181. https://doi.org/10.1152/ajpendo.00385.2003
> Rimmer, D. W., D. B. Boivin, T. L. Shanahan, R. E. Kronauer, J. F. Duffy, et C. A. Czeisler. 2000. « Dynamic Resetting of the Human Circadian Pacemaker by Intermittent Bright Light ». American Journal of Physiology. Regulatory, Integrative and Comparative Physiology 279 (5): R1574-1579. https://doi.org/10.1152/ajpregu.2000.279.5.R1574 - Effets sur la santé humaine et sur l’environnement (faune et flore) des diodes électroluminescentes (LED) - Avis de l’Anses (Rapports d’expertise collective Avril 2019 - Édition scientifique) : Page 8 / 27
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- https://www.nih.gov/news-events/nih-research-matters/lack-sleep-middle-age-may-increase-dementia-risk
- https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25188896/
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- Lian Y, Lu W, Huang H, Wu G, Xu A and Jin W (2022) The Long-Term Effect of Blue-Light Blocking Spectacle Lenses on Adults’ Contrast Perception. Front. Neurosci. 16:898489. doi: 10.3389/fnins.2022.898489
- Effets sur la santé humaine et sur l’environnement (faune et flore) des diodes électroluminescentes (LED) - Avis de l’Anses (Rapports d’expertise collective Avril 2019 - Édition scientifique) : page 85 / 424
- https://archive.cdc.gov/#/details?url=https://www.cdc.gov/niosh/emres/longhourstraining/light.html